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Partager des jouets ou objets quand on est autiste

Déc 20, 2023 | Calendrier des Fêtes, Habilité sociale, Social, TSA | 0 commentaires

On dit souvent que les enfants autistes sont égoïstes ou égocentriques parce qu’ils ont du mal à partager. Et si c’était plutôt un problème de compétences à acquérir?

Pourquoi c’est compliqué de partager pour un enfant autiste ?

En général cette compétence s’apprend principalement entre 2 et 5 ans.

C’est souvent AVANT le diagnostic d’autisme de Gaston ou Ginette (sur un profil type ex asperger).

La majorité des parents expliquent à cet âge-là et plus tard « qu‘il faut partager » mais peu vont expliciter à chaque fois la règle ou la séquence.

De plus surtout connaitre la règle ‘il faut partager’ ne veut pas dire qu’ils ont intégrés sa mise en oeuvre.

Beaucoup de Gaston et Ginette sont forts en théorie mais ont besoin d’accompagnement pour la mise en application.

Partager est une notion sociale et il y a des règles explicites mais aussi des règles implicites : par ex Gaston a 4 jouets, Ginette 0, si Gaston connait la règle de partage, il va comprendre qu’il doit donner un jouet à Ginette. Mais si Gaston a un jouet et Ginette un autre, ça ne va pas être si clair.

Passé les premières années, partager est souvent au milieu d’une séquence interactionnelle qui commence par

  • l’observation de l’autre (et de l’objet convoité)
  • l’entrée en relation (regard, parole)
  • la demande de partage ou de jeu
  • La possibilité que l’autre refuse et donc la flexibilité de revoir son plan et gérer la frustration (ou d’accepter de prêter)
  • La compétence de résolution de problème ou de négociation
  • La capacité à rendre l’objet à un moment donné et donc renoncer à un plan

Un enfant autiste aura tendance au départ, comme un enfant neurotypique plus jeune, à débouler directement et prendre l’objet.

Si c’est à lui de partager, il aura plus de mal à adapter son jeu ou son plan d’activité sans l’objet à partager.

Partager demande des compétences sociales, de la flexibilité mentale et des compétences en résolutions de problèmes et régulation émotionnelle.

L’autisme est un trouble du neuro-développement – c’est à dire que le développement des compétences n’est pas ‘dans l’ordre’ ou à la même vitesse – et compte tenu des compétences nécessaires au partage, on comprend mieux pourquoi ce genre de demande peut vite virer au drame.

Dans le contexte d’une famille, on peut retrouver des situations où la cadette neurotypique arrivera plus facilement que l’aîné à partager, parce qu’elle a des compétences plus importantes à ce moment là.

Un autre exemple est l’enfant autiste, souvent plus âgé, qui va imposer à sa cadette son système de partage (ou l’absence de partage).
On accuse souvent ces enfants d’être autoritaires alors que c’est juste qu’ils n’ont pas encore acquis la compétence sociale du partage.

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Quelles solutions ?

Toutes les compétences sociales et cognitives autour du partage se travaillent, reste à déterminer le meilleur moment, contexte et format pour mettre les 2 enfants en réussite.

On préférera un moment où tout le monde est détendu et reposé et le partage d’objets de faible valeur du point de vue de l’enfant qui prête pour travailler la compétence.

Si Ginette vient de recevoir LE cadeau qu’elle réclame depuis 3 mois, lui demander de partager ne marchera pas. Ça va générer trop de frustration dans un contexte déjà en tension.

Dans un contexte de surcharge pendant les fêtes, si un partage est nécessaire ou souhaité, le partage ciblé aura plus de chance : identifier ce qu’il est relativement facile pour ton enfant à partager et mettre hors de portée les objets non partageables.

Si c’est Ginette qui reçoit d’autres enfants (ou a un frère ou une soeur), on peut définir quels jouets et objets doivent être partagés et lesquels sont réservés.

Plus globalement, on peut identifier les situations les plus fréquentes et expliciter l’intégralité de la séquence, en étant très spécifique (comme on lirait la règle d’un jeu de société ou un scenario de film), en commençant toujours par des situations simples et en renforçant les réussites des enfants et en soutenant l’aspect émotionnel et flexibilité.

  • “Quand Ginette a les LEGO et que tu veux les LEGO tu peux : Jouer à côté d’elle avec les LEGO qu’elle n’utilise pas, lui demander si tu peux prendre certaines pièces ou attendre qu’elle aie fini si tu veux faire à ta façon”.

L’utilisation d’un timer peut aussi aider à expliciter le fait que le partage est un prêt et pas un don définitif (à la fin du temps, tu récupères ton camion).

Partager n’est pas une compétence simple à acquérir, quel que soit le profil d’un enfant mais la bonne nouvelle c’est que ce qui marchera pour un enfant autiste aidera aussi un autre enfant à progresser plus vite !

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